Restos du Coeur : subventions sans traçabilité

Publié le par Amine Agrebi

À quelques jours du concert des Enfoirés, la ville de Lyon accorde 75 mille euros aux Restos du Coeur. Dans les comptes de l’association, l’argent lyonnais se retrouve pêle-mêle avec d’autres subventions. 

 

resto.jpgÀ l’instar des autres associations, les restos du coeur ont droit aux subventions publiques. Cette année, pour le concert des enfoirés à la salle Tony Garnier, l’association a bénéficié de 75 mille euros de la mairie de Lyon.

 

Pris d’un élan de curiosité, j’ai tenté de savoir, à peu près, où sont dépensés ces 75 milles euros de subventions ? Il est normal qu’une association, aussi grande soit-elle, puisse justifier ses dépenses. D’autant plus quand il s’agit de l’argent du contribuable. 


N’ayant pas le droit de s’exprimer sur la question, le président de l’antenne lyonnaise nous envoie à Paris. On m’informe alors qu’il est trop tard pour une interview car les accréditations concernant les Enfoirés ne se livrent qu’entre trois et quatre mois à l’avance. C’est-à-dire durant les mois d’octobre et novembre. Il est intéressant de savoir cela car le subventionnement n’est octroyé par le conseil municipal que le 16 janvier et que l’ordre du jour ne tombe qu’une semaine avant! Soit à seulement trois semaines du début des spectacles. Il devient alors difficile pour un journaliste non intéressé par les paillettes du concert, d’enquêter sur son financement.

 

La subvention de dernière minute semblait être assurée. En réalité, on ne refuse rien aux Restos du Coeur. Pour les Enfoirés, à droite comme à gauche, les élus subventionnent aveuglément. 


Mais alors, comment savoir où vont les 75 mille euros du contribuable ? 


Il faut noter que l’association est à fleur de peau quand il s’agit de lui demander de rendre des comptes sur ses dépenses. Entre les baisses de subventions européennes et les baisses de dons, l’argent devient un sujet tabou. Les scandales de ces dernières années mettant en doute le bénévolat des chanteurs n’ont rien arrangé. 


Selon Agathe Revol la chargée de communication des Restos du Coeur, il suffit d’aller sur le site internet pour y trouver « le détail sur la partie compte des Enfoirés de l’année antérieure ». Or il s’agit de chiffres globaux où l’on n’y trouve aucune justification ni explication des dépenses des subventions Montpelliéraines. Car l’année passée, en faveur du concert des Enfoirés à l’Aréna de Montpellier, cent mille euros ont été déversés par la Région, cent mille par l'Agglomération, vingt mille par le Département et cinquante mille par la Ville. 


En réalité, ces 75 milles euros, bien qu’ils soient dédiés aux concerts des Enfoirés, sont emmêlés dans les comptes avec les 30 millions d’euros de subventions publiques françaises. Il devient alors impossible de distinguer entre la subvention lyonnaise des autres collectivités locales mais aussi celles du ministère des Affaires Sociales, ou bien encore le Fonds de Solidarité pour le Logement.


Amine Agrebi


Publié dans Politique

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A
<br /> Je préfère donner un peu pour la Croix rouge, Emmaus, le Secours<br /> catholique, le Secours populaire et la Banque alimentaire plutôt qu’aux Restos du coeur dont une petite partie des bénévoles sont des profiteurs friqués qui ont de gros avantages au détriment de<br /> l’intérêt général et crient au « tous aux pourris » vis-à-vis de la classe politique (ça fait largement le jeu des fachos du Fn) quand ils en appellent aux dons aux contribuables. C’est<br /> minable et insupportable une attitude pareil de la part de certains humanitaires friqués quand quelques uns détournent des fonds.  <br />
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